A propos

AfricaVet est le portail de la medecine vétérinaire en Afrique. Créer en 2010 pour …

Contactez-nous

 

Phone

+221 000 000 000

 

Address

Dakar, ……,
Yaoundé, Biyem-assi

Grippe Aviaire Hautement Pathogène : Un Défi mondial appelant à une réponse “Une Seule Santé”

La grippe aviaire hautement pathogène (HPAI) n’est pas simplement une menace pour les volailles. Depuis plusieurs décennies, cette maladie, souvent décrite comme un fléau silencieux, s’est transformée en un problème de santé publique et environnementale, d’autant plus menaçant dans un monde globalisé. Si elle affecte principalement les oiseaux, ses répercussions vont bien au-delà, impactant les écosystèmes, les économies et surtout, la santé des populations humaines. La grippe aviaire est une zoonose à ne pas prendre à la légère, et c’est là qu’intervient la nécessité d’une approche “Une Seule Santé” : une réponse multisectorielle qui ne sépare pas la santé animale, humaine et environnementale.

La Grippe Aviaire : Une menace persistante et mondiale
Le virus de la grippe aviaire hautement pathogène se propage rapidement à travers les frontières, et ce phénomène n’est pas une exception. En Afrique, des milliers de petits exploitants agricoles dépendent de l’élevage de volailles pour leur subsistance. Cependant, chaque épidémie de grippe aviaire laisse derrière elle un lourd bilan économique. La FAO estime que les pertes économiques dues à cette maladie se chiffrent en milliards de dollars. Ces chiffres ne concernent pas uniquement la mort des volailles, mais aussi l’interruption des marchés, l’abattage massif des animaux et les restrictions commerciales internationales.
Mais l’impact économique n’est que la partie visible de l’iceberg. Il existe des répercussions beaucoup plus profondes sur la sécurité alimentaire et la stabilité socio-économique, en particulier dans les pays en développement. L’Afrique, où l’élevage avicole est une source majeure de protéines animales, se trouve dans une situation particulièrement vulnérable face à ces flambées, les rendant incapables de répondre à la demande locale, augmentant ainsi les risques de pénurie alimentaire.

La “Seule Santé” : L’approche indispensable face à une zoonose en expansion
La “Seule Santé” n’est pas une simple théorie, mais une approche concrète et interconnectée qui comprend tous les acteurs de la santé publique. Cela inclut les vétérinaires, les médecins, les écologistes, les experts en environnement et les gouvernements. En d’autres termes, cela suppose que les défis sanitaires d’aujourd’hui ne peuvent plus être traités dans des silos séparés, mais nécessitent une réponse intégrée pour faire face aux zoonoses comme la grippe aviaire. La mondialisation a exacerbé ce phénomène, rendant plus facile que jamais la transmission d’une maladie entre les espèces, et d’un continent à l’autre.
Les vétérinaires, en particulier, sont des acteurs essentiels dans ce modèle. Experts dans la surveillance des populations animales, ils détectent les foyers de grippe aviaire avant qu’ils ne deviennent incontrôlables. Leur expertise dans la gestion des risques et la mise en place de stratégies de prévention permet de contenir les épidémies. En Afrique, leur rôle dans l’éducation des producteurs avicoles et la mise en place de pratiques de biosécurité adaptées est vital pour freiner la propagation de la maladie.

Surveillance et Prévention : les vétérinaires au Premier Plan
Le système de surveillance, tel que celui mis en place par la FAO à travers l’EMPRES-i+ (Global Animal Disease Information System), est un élément clé de cette approche “Une Seule Santé”. Les vétérinaires de terrain, soutenus par des systèmes d’alerte précoce, sont les premiers à identifier les foyers de grippe aviaire. Leur rôle dépasse le simple diagnostic. Ils sont également responsables de l’activation des protocoles d’intervention, tels que la mise en quarantaine des animaux infectés, le contrôle des mouvements commerciaux et l’organisation de l’abattage sanitaire.
Cependant, l’efficacité de ces mesures repose sur la collaboration étroite entre les vétérinaires et les autres professionnels de santé publique. Par exemple, les médecins, tout en surveillant les risques de transmission à l’homme, collaborent avec les vétérinaires pour élaborer des stratégies de prévention et de traitement qui s’étendent au-delà des limites des fermes avicoles. Ces actions collectives permettent de minimiser les risques de transmission inter-espèces, et d’interrompre rapidement les chaînes de contamination.

Un système de surveillance renforcé pour une réponse plus efficace
L’un des outils les plus puissants dans cette lutte mondiale est la surveillance épidémiologique. L’utilisation de technologies modernes, y compris les bases de données, la collecte en temps réel et l’analyse des informations provenant des foyers de grippe aviaire, permet une réponse rapide. Grâce aux efforts de coopération internationale, les pays peuvent échanger des informations et activer des réponses coordonnées.
Le rôle de la “Seule Santé” dans ce contexte est évident. Si la grippe aviaire touche les oiseaux sauvages, elle met également en danger les écosystèmes et la biodiversité. Par exemple, des espèces d’oiseaux migrateurs peuvent jouer un rôle clé dans la propagation du virus. Cela montre à quel point la surveillance de la faune et de la flore est essentielle pour compléter les efforts dans le contrôle de la grippe aviaire chez les animaux domestiques et la prévention chez les humains.

Une Réponse globale à une menace mondiale
La grippe aviaire hautement pathogène est un parfait exemple de l’interconnexion entre la santé animale, humaine et environnementale. Cette zoonose, qui a encore fait parler d’elle dans de nombreuses régions du monde, rappelle qu’aucun pays ou secteur n’est à l’abri. Si cette maladie est principalement perçue comme une menace pour les volailles, sa gestion nécessite un engagement collectif. Les vétérinaires, avec l’appui des autorités sanitaires et des organisations internationales, sont en première ligne pour minimiser son impact. En l’absence d’une réponse intégrée, les conséquences sanitaires, sociales et économiques seront inévitables.
L’approche “Une Seule Santé”, désormais incontournable, est la clé pour assurer une réponse cohérente, rapide et globale face à la grippe aviaire. Pour éviter que cette zoonose ne devienne une crise de santé publique mondiale, il est impératif que la coopération entre les secteurs de la santé publique et vétérinaire soit renforcée à tous les niveaux, avec un engagement fort pour protéger à la fois les animaux, les humains et notre environnement.

About Author

Flora J. Ingah