
Un candidat vaccin contre la peste porcine africaine (PPA) développé par l’USDA et ses partenaires montre une protection élevée contre certaines souches, mais faible voire nulle contre d’autres, selon de nouveaux résultats publiés par l’ILRI. Les auteurs soulignent la nécessité d’une stratégie vaccinale adaptée aux régions et appuyée par un génotypage régulier des virus circulants.
Dans des essais récents, la survie a atteint environ 80 % face à une souche génétiquement différente isolée au Ghana, alors que peu ou pas de protection a été observée contre des souches distinctes détectées au Malawi, au Kenya, en Afrique du Sud et en Ouganda. Autrement dit, l’effet “croisé” du vaccin varie nettement selon les lignées virales, ce qui plaide pour des vaccins assortis aux souches dominantes par bassin épidémiologique.
Ce constat intervient alors que l’OMSA a adopté en mai 2025 les premières normes internationales encadrant la production et l’évaluation de vaccins PPA (sécurité, efficacité, qualité, réduction de la transmission). Ces standards offrent aux pays et aux fabricants une référence commune avant toute autorisation d’utilisation.
Côté sécurité, plusieurs travaux sur le candidat ASFV-G-ΔI177L (vaccin vivant recombinant) indiquent une stabilité génétique, une atténuation maintenue et une excrétion virale faible dans des conditions contrôlées — des signaux importants, mais qui exigent des tests approfondis et un suivi post-autorisation rigoureux.
Pour les décideurs et la filière porcine, la feuille de route reste claire : biosécurité stricte dans les élevages et abattoirs, surveillance génomique pour cartographier les souches dominantes, évaluations régionales de l’efficacité vaccinale et alignement sur les normes OMSA. Tant qu’un vaccin “large spectre” n’existe pas, la prévention (mouvements, alimentation, hygiène, gestion des contacts sangliers/porcs) demeure le premier rempart contre la PPA.