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Sécurité sanitaire des aliments : un enjeu vital pour l’Afrique, confrontée à plus d’un demi-million de décès chaque année

La célébration de la Journée Internationale de la Sécurité sanitaire des aliments (JISSA), initiée par la FAO et l’OMS, mercredi 18 juin 2025 au Sénégal, a mis en lumière les défis majeurs auxquels le continent africain fait face en matière d’alimentation sûre et saine. Les maladies liées à l’alimentation demeurent une préoccupation grandissante pour la santé publique en Afrique, nécessitant une réponse coordonnée et immédiate.

Selon une étude approfondie réalisée par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) en 2015, près d’une personne sur dix dans le monde tombe malade chaque année en raison de la consommation d’aliments contaminés, causant environ 420 000 décès annuels. La situation en Afrique est particulièrement alarmante, avec plus d’un demi-million de décès chaque année attribuables directement aux maladies diarrhéiques d’origine alimentaire ou hydrique. Cette crise sanitaire affecte de manière disproportionnée les enfants de moins de cinq ans, qui souffrent fréquemment de graves épisodes diarrhéiques liés à des aliments insalubres.

En accueillant la septième édition de la JISSA sous le thème « Sécurité sanitaire des aliments : la science en action », le Sénégal a réaffirmé son engagement ferme envers la sécurité alimentaire. Serigne Mbaye, Secrétaire général du ministère de la Santé et de l’Action sociale, a souligné l’ampleur des pertes économiques dues à l’insalubrité alimentaire, chiffrées à environ 95 milliards de dollars chaque année dans les pays à revenus faibles et intermédiaires, dont près de 15 milliards exclusivement destinés aux soins médicaux.

Face à ces défis, le Sénégal a pris des mesures audacieuses et structurantes. Dès 2023, avec l’accompagnement technique de l’OMS, un plan stratégique national ambitieux a été lancé, visant notamment une gouvernance renforcée de la sécurité sanitaire des aliments, une gestion intégrée des risques alimentaires, une amélioration significative des capacités nationales en matière de contrôle, une surveillance renforcée des maladies liées aux aliments, une meilleure qualité des produits couramment consommés et une communication proactive sur les risques alimentaires.

Le Sénégal se réfère désormais au Codex Alimentarius, référence mondiale en matière de normes alimentaires, pour assurer à la fois la sécurité des consommateurs et l’accès au commerce international. Ce cadre normatif est considéré comme essentiel pour atteindre les objectifs de sécurité sanitaire et de compétitivité économique du pays.

Ousmane Mbaye, Secrétaire général du ministère de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Élevage, a insisté sur l’importance vitale des données scientifiques et des innovations technologiques dans la gestion efficace des risques alimentaires. Il a souligné que, dans un contexte mondial marqué par des crises sanitaires récurrentes, des bouleversements climatiques et une urbanisation rapide, une approche intégrée dite « Une seule santé », reliant étroitement santé humaine, animale et environnementale, est essentielle pour préserver durablement la santé publique et renforcer les secteurs agricoles et agroalimentaires du continent.

En réponse, le ministère de l’Agriculture et de l’Élevage accentue ses efforts en matière de surveillance et de contrôle strict des aliments d’origine animale et végétale. Son champ d’action inclut également la prévention et la lutte contre les maladies zoonotiques, la résistance aux antimicrobiens (RAM) et la gestion rigoureuse des résidus chimiques et biologiques, notamment les pesticides, les médicaments vétérinaires et les contaminants biologiques tels que les mycotoxines, en particulier les aflatoxines.

Cependant, pour garantir une véritable sécurité sanitaire des aliments sur le continent, il est impératif que toutes les parties prenantes s’engagent activement et durablement. Cette mobilisation collective doit inclure non seulement les pouvoirs publics, mais aussi les laboratoires spécialisés, les producteurs agricoles, les transformateurs, les distributeurs, les restaurateurs, les associations de consommateurs et la société civile dans son ensemble.

Cette coopération large et continue est indispensable pour assurer une santé publique pérenne et renforcer la vitalité économique des filières agricoles et agroalimentaires africaines.

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Simon Yaya