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Maladies zoonotiques : un défi majeur pour la santé publique, animale et environnementale grâce à l’approche Une Seule Santé

Les maladies zoonotiques, ces infections qui se transmettent des animaux à l’homme, touchent directement nos vies et celles de nos communautés. Elles constituent un enjeu critique pour la santé publique mondiale. Imaginez que 7 maladies humaines sur 10 proviennent des animaux. Selon l’OMS, elles causent chaque année plus de 2,5 milliards de cas humains et environ 2,7 millions de décès dans le monde. Ce sont des chiffres alarmants qui appellent à l’action immédiate.

L’impact des maladies zoonotiques sur la santé publique

Au Sénégal, la rage reste une menace mortelle. Derrière cette maladie se cachent des histoires poignantes de vies perdues, souvent à cause d’une simple morsure de chien. Chaque année, plus de 59 000 personnes, principalement en Afrique et en Asie, succombent à la rage selon l’OMS. Le Sénégal a déployé d’importants efforts pour vacciner ses chiens, atteignant en moyenne 70 % des animaux domestiques. Mais le défi persiste : il faut sensibiliser davantage pour éradiquer cette maladie.
Au Cameroun, la grippe aviaire n’est pas qu’un problème d’oiseaux. Des fermiers ont vu leurs élevages décimés par une épizootie, perdant non seulement leurs volailles, mais aussi leurs moyens de subsistance. Des milliers de volailles ont été abattus pour contenir cette épizootie, entraînant des pertes estimées à des millions de dollars. Ce n’est pas seulement une question économique, mais une question de survie pour des milliers de familles.
Mais au-delà de ces cas connus, la chaîne de valeur du gibier au Cameroun illustre un autre aspect préoccupant des zoonoses. Selon un rapport de TRAFFIC, le commerce et la consommation de viande de brousse exposent les populations à des risques élevés de maladies zoonotiques. Les interactions fréquentes entre chasseurs, vendeurs et consommateurs tout au long de cette chaîne augmentent les chances de transmission de pathogènes. Une analyse a révélé que les contacts directs avec des animaux sauvages vivants ou récemment abattus concernaient près de 80 % des acteurs de cette filière, accentuant le risque d’épidémies et épizooties futures.
Les risques sont exacerbés par le transport des carcasses, principalement à moto (75 % des cas), sans mesures de biosécurité adéquates. Ce manque de précautions facilite la propagation des pathogènes le long de la chaîne de valeur.

Facteurs aggravants et vulnérabilités locales

Les changements rapides dans nos sociétés amplifient la menace des zoonoses. L’urbanisation galopante en Afrique subsaharienne, avec une population urbaine qui devrait atteindre 60 % d’ici 2050, crée des conditions idéales pour la propagation des maladies. Dans les marchés traditionnels, des études ont montré que 25 % des échantillons de viande vendue contiennent des agents pathogènes zoonotiques. C’est une réalité quotidienne pour beaucoup.
L’insuffisance de mesures de biosécurité dans l’élevage et la transformation des produits animaux expose davantage les populations. Les activités humaines, comme la déforestation et l’expansion agricole, perturbent également les écosystèmes naturels, augmentant les interactions entre les animaux sauvages, les animaux domestiques et les humains. Ces interactions sont souvent à l’origine de nouvelles épidémies zoonotiques, comme ce fut le cas pour le virus Ebola.
Le commerce de viande de brousse, particulièrement au Cameroun, est un facteur clé. En 2020, ce marché représentait environ 30 % des sources de protéines animales pour certaines communautés rurales, mais il est également une porte ouverte aux pathogènes émergents. Les études montrent que des espèces comme les rongeurs et les chauves-souris, souvent chassées et consommées, sont des réservoirs majeurs de virus zoonotiques.

L’approche « Une Seule Santé » : une solution incontournable

L’approche « Une Seule Santé » reconnaît que la santé humaine, animale et environnementale sont interconnectées. En travaillant ensemble, nous pouvons briser la chaîne de transmission des zoonoses. Avec le soutien de l’OMSA, de l’OMS, de la FAO et du PNUD, des pays comme le Sénégal et le Cameroun ont vu des avancées prometteuses. Au Cameroun, 1500 agents de santé communautaire ont été formés pour surveiller les zoonoses. Au Sénégal, plus de 200 vétérinaires ont été équipés pour répondre aux urgences sanitaires. De plus, des programmes de conservation environnementale ont été intégrés pour limiter l’empiètement sur les habitats naturels.
Des initiatives ciblant la chaîne de valeur du gibier sont également essentielles. Par exemple, la formation des chasseurs sur les pratiques sûres et l’amélioration de la réglementation des marchés de viande de brousse pourraient réduire considérablement les risques sanitaires.
Des mesures pour renforcer la résilience sanitaire et environnementale
Pour vaincre les zoonoses, voici quelques points à prendre en compte :

  1. Améliorer la surveillance : Au Cameroun, la plateforme Une Seule Santé devrait continuer à jouer son rôle avec l’appui de l’Etat et des partenaires.
  2. Réguler la filière viande de brousse : Former et sensibiliser les acteurs de cette chaîne pour limiter les contacts directs avec des pathogènes potentiels. Encourager l’utilisation de pratiques de transport plus sûres pour réduire la dissémination des pathogènes.
  3. Vacciner davantage d’animaux : ceci pour les maladies évitables par la vaccination.
  4. Éduquer les communautés : Dans certaines régions rurales, des campagnes ont permis de réduire les comportements à risque de 25 %.
  5. Protéger l’environnement : Renforcer les initiatives de reforestation et les politiques de conservation pour réduire les contacts entre humains et faune sauvage.
  6. Former nos héros de terrain : Des vétérinaires et agents de santé compétents sont essentiels pour répondre aux épidémies et épizooties.
  7. Investir dans les infrastructures : le renforcement des laboratoires en Afrique permettront une détection des urgences de santé publique.

Un appel à l’action collective

Les zoonoses ne sont pas qu’un problème de chiffres ou de statistiques. Ce sont des histoires humaines, des défis qui touchent des familles, des fermiers et des communautés entières. Mais ensemble, nous pouvons faire une différence.
Le Sénégal, le Cameroun et d’autres pays montrent que des progrès sont possibles. En adoptant l’approche « Une Seule Santé », qui inclut la protection de l’environnement et une gestion responsable des chaînes alimentaires comme celle de la viande de brousse, nous pouvons construire un avenir où ces maladies ne dicteront plus le cours de nos vies. C’est une question de volonté, de solidarité et de détermination pour protéger nos communautés, nos écosystèmes et nos générations futures.

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Simon Yaya