Dodoma, 20 janvier 2025
La République-Unie de Tanzanie a confirmé une nouvelle flambée de la maladie à virus Marburg (MVD) dans la région nord-ouest de Kagera. L’annonce a été faite aujourd’hui par la présidente, Son Excellence Samia Suluhu Hassan, lors d’une conférence de presse à Dodoma, en présence du directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus.
Un cas confirmé, des mesures renforcées
« Les analyses réalisées au laboratoire mobile de Kabaile à Kagera, et confirmées à Dar es Salaam, ont identifié un patient atteint de la maladie à virus Marburg », a déclaré la présidente Hassan. « Heureusement, les autres cas suspects ont été testés négatifs. Nous avons démontré par le passé notre capacité à contenir des épidémies similaires et sommes déterminés à faire de même cette fois-ci. »
Au 20 janvier, 25 cas suspects ont été signalés dans le district de Biharamulo, région de Kagera. Tous ces cas ont été testés négatifs, mais restent sous observation étroite pour éviter toute propagation éventuelle.
La présidente a réaffirmé l’engagement de son gouvernement à protéger la santé publique, tout en soulignant l’importance d’une coopération nationale et internationale pour maîtriser cette menace.
L’OMS renforce le soutien au contrôle de l’épidémie
En collaboration avec les autorités tanzaniennes, l’OMS a déployé des mesures clés pour lutter contre l’épidémie. Ces actions incluent :
- La surveillance accrue de la maladie ;
- Le renforcement des capacités de test et de traitement ;
- La prévention et le contrôle des infections ;
- La gestion des cas confirmés ;
- La sensibilisation des communautés pour éviter la propagation du virus.
« L’OMS, aux côtés de ses partenaires, est résolue à aider le gouvernement de Tanzanie à contenir cette épidémie dans les plus brefs délais », a assuré Dr Tedros. « C’est un moment où la collaboration et l’engagement sont essentiels pour protéger la santé des populations de Tanzanie et de toute la région. »
Une menace persistante pour la santé publique mondiale
La maladie à virus Marburg, appartenant à la même famille que celle d’Ebola, est extrêmement virulente. Elle provoque une fièvre hémorragique avec des taux de mortalité pouvant dépasser 80 % dans certains cas. Les symptômes apparaissent brusquement, incluant une forte fièvre, des maux de tête sévères, une fatigue extrême et, dans les cas graves, des hémorragies internes et externes dans les sept jours suivant l’infection.
Le virus se transmet à l’homme par les chauves-souris frugivores et se propage entre les individus par contact direct avec les fluides corporels des malades, ainsi que par les surfaces contaminées. Malgré des essais prometteurs pour des contre-mesures médicales, aucun traitement ni vaccin homologué n’est actuellement disponible. Cependant, une prise en charge précoce, comme la réhydratation et le traitement symptomatique, peut améliorer les chances de survie.
Un défi récurrent en Tanzanie et en Afrique
Ce nouvel épisode intervient moins de deux ans après la première épidémie signalée en Tanzanie, en mars 2023, également dans la région de Kagera. Cette flambée avait touché neuf personnes, dont six avaient perdu la vie, soit un taux de létalité de 67 %.
À l’échelle régionale, la maladie à virus Marburg reste une menace récurrente. Des flambées ont été signalées en Angola, au Ghana, en Ouganda, en République démocratique du Congo, au Kenya, en Guinée équatoriale, au Rwanda et en Afrique du Sud.
Une réponse globale pour éviter la propagation transfrontalière
Dr Matshidiso Moeti, directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique, a souligné l’importance d’une réponse rapide et coordonnée. « La déclaration de la présidente et les mesures mises en œuvre par le gouvernement sont cruciales pour contenir la maladie à l’échelle nationale et empêcher une éventuelle propagation transfrontalière. Notre priorité est de soutenir le gouvernement dans l’intensification des mesures nécessaires pour protéger la santé de la population. »
Un appel à la vigilance et à la solidarité internationale
Le gouvernement tanzanien, soutenu par ses partenaires, s’efforce de mobiliser les ressources et l’expertise nécessaires pour contenir l’épidémie. Cette mobilisation témoigne non seulement de l’engagement de la Tanzanie envers la santé publique, mais aussi de l’importance d’une solidarité internationale face à des menaces sanitaires mondiales comme le virus Marburg.
Dans un contexte où les épidémies se multiplient, cette nouvelle flambée rappelle à quel point la préparation et la collaboration internationale sont essentielles pour protéger les populations et éviter des crises sanitaires majeures.
