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SADC : une zone tampon pour protéger l’élevage et accélérer l’éradication de la PPR

Lusaka, 25–27 août 2025

Les pays de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) se réunissent à Lusaka, Zambie, pour un pas décisif dans la lutte contre la Peste des Petits Ruminants (PPR) : l’établissement d’une zone tampon régionale afin de protéger les pays indemnes, stabiliser les zones frontalières et renforcer la solidarité régionale dans le cadre du Programme panafricain d’éradication de la PPR (2023–2027).

La PPR, une menace systémique

La PPR, ou « peste des chèvres et des moutons », est une maladie virale hautement contagieuse qui provoque jusqu’à 80–100 % de mortalité dans des troupeaux naïfs. Au-delà de la santé animale, c’est un risque systémique : les petits ruminants représentent l’épargne, l’assurance et le revenu de millions de ménages africains, notamment des femmes et des jeunes, et contribuent directement à la nutrition et à la résilience climatique. Avec environ 1 milliard de moutons et de chèvres en Afrique, dont la moitié vit dans des zones transfrontalières, la menace reste immense : la PPR est rapportée de façon persistante dans 47 pays du continent.

La zone tampon : un pare-feu épidémiologique

La SADC veut ériger un véritable pare-feu sanitaire en ciblant six pays et zones frontalières stratégiques : Angola, RDC, Tanzanie, Zambie, Rwanda et Burundi. Ces territoires constituent des « épisystèmes » de transmission où transitent troupeaux et marchandises, augmentant le risque d’incursion vers les zones indemnes (Botswana, eSwatini, Lesotho, Madagascar, Maurice, Afrique du Sud, Namibie-sud). La zone tampon comprendra :

  • vaccination ciblée et synchronisée,
  • surveillance active et participative,
  • contrôle des mouvements et quarantaines,
  • renforcement des laboratoires et chaîne du froid,
  • implication des communautés et leaders locaux .

Un leadership africain, des partenariats internationaux

Dans son allocution, Dr Hiver Boussini (UA-IBAR) a rappelé que l’action s’inscrit dans une vision africaine enracinée : Agenda 2063, CAADP et Déclaration de Nairobi. L’opérationnalisation est confiée au Secrétariat panafricain de la PPR (PAPS), en coordination avec les organisations régionales (CEDEAO, SADC), l’UA-PANVAC, la FAO et l’OMSA .

Le projet bénéficie d’un appui de l’Union européenne (8 M€ pour la phase préparatoire 2024–2026), mais l’UA-IBAR insiste : « le cap, la méthode et la redevabilité sont africains » .

Cinq engagements clés (Abidjan & Lusaka)

Les principes adoptés en Afrique de l’Ouest à Abidjan, et repris à Lusaka, forment une feuille de route claire :

  1. Synchronisation : calendriers communs de vaccination transfrontalière par corridor prioritaire.
  2. Transparence des données : tableau de bord régional partagé (surveillance, vaccination, foyers).
  3. Redevabilité : revue régionale régulière et actions correctives.
  4. Qualité et capacités : plan interlaboratoires, renforcement des services vétérinaires, chaîne du froid.
  5. Financement coordonné : alignement des ressources (UE, UA, États, bailleurs) pour la durabilité .

Lusaka marque une étape stratégique : transformer la menace en opportunité pour renforcer la coopération régionale et consolider le leadership africain dans l’éradication des maladies transfrontalières.

👉 Pour l’Afrique, éradiquer la PPR n’est pas seulement une ambition sanitaire : c’est un investissement structurant pour la sécurité alimentaire, l’économie rurale et l’intégration continentale.

Source : AU-IBAR, 2025

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Flora J. Ingah