L’OMSA reconnaît à ses Membres le statut indemne de maladies animales, ce qui favorise le commerce, la santé du bétail ainsi que la sécurité alimentaire au niveau mondial dans plusieurs régions.
Depuis 1998, l’Organisation mondiale du commerce (OMC) a chargé l’Organisation mondiale de la santé animale (OMSA) de reconnaître officiellement les pays et zones indemnes de maladies animales. Cette reconnaissance n’est pas seulement importante pour le commerce international et les économies nationales axées sur l’élevage, mais elle témoigne également des efforts déployés par les Membres de l’OMSA dans le contrôle des maladies animales.
La reconnaissance officielle du statut indemne de maladie par l’OMSA, qui ne concernait à l’origine que la fièvre aphteuse, s’est depuis étendue à la peste équine, à la peste porcine classique (PPC), à la péripneumonie contagieuse bovine (PPCB), à la peste des petits ruminants (PPR) et à l’encéphalopathie spongiforme bovine (ESB). L’OMSA valide également les programmes officiels de contrôle de la PPCB, de la fièvre aphteuse, de la PPR et de la rage véhiculée par les chiens. Les Membres peuvent demander la reconnaissance officielle d’un statut zoosanitaire de leur plein gré.
Chaque année, au cours de sa Session générale, l’OMSA félicite les Membres qui ont atteint le statut indemne de maladie ou dont les programmes de contrôle ont été validés. L’obtention d’un statut indemne de maladie peut jouer un rôle important dans le développement des échanges internationaux et régionaux d’animaux et de produits issus d’animaux. Le fait qu’un programme de contrôle des maladies soit officiellement reconnu par l’OMSA peut aider les Services vétérinaires à obtenir des ressources de la part de leur gouvernement pour faciliter la mise en œuvre de ces activités.
Cette année, lors de la 92e Session générale de l’OMSA, plusieurs Membres ont été ajoutés à la liste des Membres dont le statut zoosanitaire est reconnu pour l’ensemble de leur territoire ou pour des zones spécifiques :
- De nouvelles zones indemnes de fièvre aphteuse avec vaccination ont été reconnues en Argentine, en République de Corée et en Russie
- De nouvelles zones en Bolivie et au Brésil ont été déclarées indemnes de fièvre aphteuse sans vaccination
- Le Taipei chinois a été déclaré indemne de PPC
- Le programme de lutte contre la fièvre aphteuse de la Mongolie a été validé
- L’Arabie saoudite a été déclarée indemne de peste équine
- Le programme de contrôle de la rage véhiculée par les chiens en Tanzanie a été validé
- Deux zones du Royaume-Uni ont été déclarées comme présentant un risque négligeable au regard de l’ESB
Les récents jalons posés dans la lutte mondiale contre la fièvre aphteuse mettent en évidence les résultats significatifs accomplis dans le contrôle de la maladie et les efforts de coordination déployés dans diverses régions. Notamment, l’ensemble des territoires de la Bolivie et du Brésil ont été déclarés indemnes de fièvre aphteuse sans recours à la vaccination ; une prouesse si l’on songe à la coordination nécessaire aux niveaux local et régional dans ces deux pays. Après le retrait de l’approbation du programme de contrôle de la Mongolie par l’OMSA par le passé, le pays a réussi à réviser son programme de contrôle de la fièvre aphteuse pour son approbation par l’OMSA.
Le zonage, cheval de bataille de la Bolivie
Depuis 2010, la Bolivie applique avec diligence un programme progressif de contrôle de la fièvre aphteuse, qui implique un zonage et l’obtention progressive d’un statut reconnu pour chaque zone. « Un grand soin a été apporté à la définition des zones, afin d’éviter d’éventuels conflits dans le commerce intérieur du bétail », écrit le Dr Hernán Oliver Daza, Délégué auprès de l’OMSA et Chef des Services vétérinaires de Bolivie. « Outre le respect des avancées de chaque étape de la démarche progressive, cela a permis la reconnaissance initiale de zones indemnes de fièvre aphteuse avec vaccination et, au cours des cinq dernières années, l’obtention d’un statut sans recours à la vaccination à l’échelle nationale. »
Les efforts déployés dans le cadre des partenariats public-privé ont permis au pays d’obtenir le statut de pays indemne de fièvre aphteuse sans pratique de la vaccination. Par ailleurs, l’utilisation de l’outil PVS dans le cadre de la planification stratégique visant à renforcer les Services vétérinaires en Bolivie s’est avéré être un élément clé et le restera. « Nous sommes pleinement conscients du fait que le changement de statut implique le maintien de nombreuses activités déjà en place sous le statut actuel », explique le Dr Daza. « Le maintien et le renforcement de ces actions représentent donc un engagement national en conformité avec les normes de l’OMSA et le Programme continental d’éradication de la fièvre aphteuse (PHEFA) et la coopération du PANAFTOSA, un Centre collaborateur de l’OMSA dans la région. »
La coopération au Brésil
«Le statut de pays indemne de fièvre aphteuse est extrêmement important pour le Brésil, car il représente l’aboutissement des efforts que nous déployons depuis des décennies », déclare le Dr Marcelo de Andrade Mota, Délégué auprès de l’OMSA et Directeur du Ministère de l’Agriculture et de l’Élevage du Brésil. L’éradication de la fièvre aphteuse a constitué un processus long et difficile pour le Brésil, compte tenu de la taille du pays et de son énorme cheptel, qui compte plus de 234 millions de têtes de bétail. Le pays, divisé en 27 États, a mobilisé son système vétérinaire national, étatique et municipal pour garantir la présence de vétérinaires dans plus de 85 % des municipalités brésiliennes, y compris dans les zones reculées.
Ce statut indemne de fièvre aphteuse représente un jalon considérable pour le Brésil. L’élevage en Amérique du Sud est un élément essentiel de l’économie, et il n’est pas seulement important dans la région, mais aussi à l’échelle mondiale, car il contribue à la sécurité alimentaire. Dr Marcelo de Andrade Mota, Délégué auprès de l’OMSA et Directeur du Ministère de l’Agriculture et de l’Élevage du Brésil.
« Le Brésil est l’un des plus grands producteurs et exportateurs de viande bovine, et ce statut nous permet de poursuivre notre contribution à l’alimentation des populations du monde entier. », ajoute Dr de Andrade Mota.
La Mongolie renforce la surveillance de la fièvre aphteuse
« Le retrait de la validation par l’OMSA du programme de lutte contre la fièvre aphteuse en Mongolie a entraîné plusieurs effets importants », écrit le Dr Ayushjav Narantuya, Délégué auprès de l’OMSA et Chef des Services vétérinaires de Mongolie, « et son rétablissement apporte des avantages immédiats et à long terme dans plusieurs domaines ». Parmi ces derniers figurent l’amélioration des opportunités commerciales grâce à un meilleur accès au marché et à une plus grande compétitivité des exportations, des gains économiques dans le secteur de l’élevage, ainsi qu’un soutien et une collaboration internationale renforcés.
Pour atteindre ce stade, la Mongolie a œuvré au renforcement de ses activités de surveillance passive et active de la fièvre aphteuse, en particulier dans les zones à haut risque le long des frontières du pays, et a investi massivement dans la formation des vétérinaires et des inspecteurs avec l’aide de l’Agence générale des Services vétérinaires de Mongolie. Au cours de ce processus, le pays a reconnu l’importance d’impliquer ses citoyens de manière participative. « L’appropriation locale est importante », ajoute le Dr Narantuya, « l’implication de la communauté et l’instauration d’un climat de confiance sont des éléments clés d’une lutte efficace contre les maladies ».
La reconnaissance par l’OMSA des statuts zoosanitaires renforce les économies au niveau local, favorise la sécurité des échanges commerciaux et constitue un progrès dans la lutte mondiale contre les maladies du bétail. En outre, elle contribue à renforcer la santé animale dans toutes les régions, protégeant ainsi la santé humaine et les moyens de subsistance. Car la santé animale c’est aussi notre santé. C’est la santé de tous.
Source : OMSA, 2025