L’élevage est au cœur du développement économique et social en Afrique. En particulier, les petits ruminants (ovins et caprins) jouent un rôle essentiel dans les moyens de subsistance des populations rurales, notamment au Tchad, où ils constituent une source de revenus, de sécurité alimentaire et de résilience face aux aléas climatiques. Cependant, ce secteur crucial est menacé par des maladies animales dévastatrices, dont la Peste des Petits Ruminants (PPR), une infection virale hautement contagieuse qui entraîne des pertes économiques massives.
Face à ce défi, le Tchad s’engage activement dans l’initiative continentale de lutte contre la PPR. La délégation tchadienne, conduite par le Ministre de l’Élevage et de la Production Animale, le Pr Abderahim Awat Atteib, participe au lancement du Programme Panafricain d’Éradication de la PPR, dont l’objectif est d’éliminer cette maladie d’ici 2030.
Ce programme a été au centre des discussions de la 26ᵉ Conférence de la Commission Régionale de l’Organisation Mondiale de la Santé Animale (OMSA), qui s’est déroule à Addis-Abeba du 3 au 7 février 2025.
L’élevage en Afrique et au Tchad : un levier stratégique de développement
L’Afrique abrite 24,3 % des ovins et 32,7 % des caprins du monde, jouant un rôle clé dans la sécurité alimentaire du continent. Les petits ruminants ne sont pas seulement une source de viande, de lait et de cuir, mais ils sont également essentiels à l’économie rurale, en particulier dans les régions sahéliennes.
Au Tchad, où l’élevage représente plus de 30 % du PIB agricole, la PPR constitue une menace critique pour les éleveurs. Selon les estimations de l’Union Africaine, les foyers de PPR coûtent à l’Afrique 147 millions USD par an, engendrant des pertes de production, des avortements et une mortalité élevée du cheptel.
Sans une intervention rapide et coordonnée, cette maladie risque de compromettre non seulement les revenus des éleveurs mais aussi la souveraineté alimentaire du continent.
Un programme structuré pour une éradication durable
Le Programme Panafricain d’Éradication de la PPR repose sur une approche progressive en quatre étapes : évaluation épidémiologique et socio-économique pour cartographier la maladie, contrôle par vaccination massive dans les foyers épidémiques, éradication complète du virus grâce à une surveillance renforcée et des mesures sanitaires strictes, et enfin, certification « indemne de PPR » par l’OMSA. Ce programme vise non seulement à éliminer la PPR en Afrique, mais aussi à contrôler d’autres maladies des petits ruminants et à renforcer durablement les services vétérinaires. Les actions prioritaires incluent la vaccination ciblée et de masse, la modernisation des services vétérinaires, l’amélioration des mesures de biosécurité et le renforcement de la coopération régionale pour une réponse coordonnée. En garantissant la santé du cheptel, cette initiative assure la sécurité alimentaire, la résilience économique des éleveurs et la prospérité de l’élevage en Afrique.
Le Tchad, acteur clé dans la lutte contre la PPR
La délégation tchadienne mobilisée pour cette initiative reflète la volonté politique forte du pays à moderniser et sécuriser son secteur de l’élevage. Aux côtés du Ministre de l’Élevage, plusieurs experts prennent part aux discussions, notamment :
🔹 La Directrice Générale des Services Vétérinaires : chargée de la mise en œuvre des stratégies sanitaires.
🔹 Le Directeur Général de l’Institut de Recherche en Élevage pour le Développement (IRED) : moteur de la recherche vétérinaire.
🔹 La Responsable de la Composante Santé Animale du PRAPS-2 : impliquée dans le programme régional de résilience pastorale au Sahel.
L’engagement du Tchad est essentiel pour atteindre les objectifs du programme, notamment en assurant une vaccination systématique et un contrôle renforcé de la maladie.
Un avenir durable pour l’élevage africain
Le succès du Programme Panafricain d’Éradication de la PPR aura des bénéfices multiples pour l’élevage africain :
🌍 Une réduction de la pauvreté rurale en protégeant les moyens de subsistance des petits exploitants.
🥩 Une amélioration de la production alimentaire grâce à une meilleure santé du cheptel.
📈 Un renforcement du commerce intra-africain en supprimant les restrictions liées aux maladies animales.
💰 Une valorisation du secteur de l’élevage, garantissant une compétitivité accrue sur les marchés internationaux.
En s’inscrivant dans cette dynamique, le Tchad se positionne comme un acteur clé de la transformation du secteur de l’élevage en Afrique. Son engagement dans la lutte contre la PPR est une étape essentielle vers un avenir plus prospère et résilient pour les éleveurs et les populations dépendantes de l’agriculture et de l’élevage.
Vers un élevage durable et un continent libre de la PPR d’ici 2030 !
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