
À l’occasion de la Journée mondiale vétérinaire, l’Égypte met en avant le rôle central des vétérinaires dans la prévention des pandémies et la durabilité sanitaire
Le ministre égyptien de la Santé et de la Population, Khaled Abdel Ghaffar, a profité de la Journée mondiale vétérinaire, célébrée samedi, pour lancer un appel fort en faveur de l’intégration des systèmes de santé humaine, animale et environnementale dans le cadre d’une stratégie cohérente « Une Seule Santé » (One Health).
Une reconnaissance tardive mais cruciale du rôle vétérinaire
S’exprimant lors d’un événement national à thème « Un système unifié pour un développement durable », organisé par le Syndicat vétérinaire égyptien, Abdel Ghaffar a salué les vétérinaires comme « défenseurs essentiels de la santé publique et de la durabilité environnementale ». La cérémonie a réuni des représentants du gouvernement, des parlementaires, des autorités locales, ainsi que des délégations internationales, dont celles des Émirats arabes unis et de la FAO.
« Les vétérinaires ne sont pas seulement les gardiens de la santé animale — ils sont des piliers de la santé humaine et de la durabilité écologique », a-t-il affirmé, en lien avec le thème mondial de l’année : « La santé animale nécessite un travail d’équipe ».
Des maladies d’origine animale sous haute surveillance
Le ministre a rappelé que près de 60 % des maladies infectieuses émergentes chez l’humain sont d’origine animale, selon l’OMS. Ce chiffre souligne, selon lui, l’urgence de mettre en place des dispositifs de surveillance intégrée entre les secteurs de la santé, de l’agriculture et de l’environnement.
L’Égypte, un exemple régional ?
Depuis 2011, l’Égypte s’est dotée d’un Centre d’urgence pour les maladies animales transfrontalières (ECTAD), qui facilite la coordination entre les services vétérinaires, les épidémiologistes et les autorités environnementales. Le pays a également lancé un Cadre stratégique national One Health (2023–2027) en collaboration avec l’OMS et la FAO.
Ce document stratégique vise à anticiper les menaces sanitaires telles que les zoonoses, la résistance aux antimicrobiens, la sécurité alimentaire ou encore les risques liés au climat, comme la propagation de maladies vectorielles.
Pandémies, sécurité alimentaire et climat : la convergence des risques
Le ministre a insisté sur la nécessité d’intégrer les vétérinaires dans les plans nationaux de préparation et de réponse aux pandémies. Il a également mis en lumière leur rôle dans la détection précoce des maladies, la surveillance des denrées alimentaires et la lutte contre les épidémies.
Il a salué l’apport des laboratoires vétérinaires nationaux dans le suivi de la qualité des produits d’origine animale, en appui à l’Autorité nationale de sécurité sanitaire des aliments. Selon l’OMS, une personne sur dix dans le monde est touchée chaque année par des maladies d’origine alimentaire, entraînant plus de 420 000 décès.
Un appel à l’action pour institutionnaliser One Health
En conclusion, Khaled Abdel Ghaffar a exhorté les ministères, les partenaires techniques et les acteurs de terrain à intensifier la collaboration pour institutionnaliser l’approche One Health, à travers des politiques concrètes, des formations ciblées et des partenariats internationaux renforcés.