
Grand-Bassam, 27 juin 2025 – La Côte d’Ivoire se mobilise pour contrer une menace majeure à la sécurité alimentaire : la peste porcine africaine (PPA). Virus redoutable, la PPA décime les élevages porcins à une vitesse fulgurante, avec un taux de mortalité pouvant atteindre 100 % des animaux infectés. Si elle ne représente aucun danger pour l’homme, son impact sur l’économie et la vie des éleveurs est, lui, bien réel et dévastateur.
Rien qu’en 2024, le pays a enregistré 44 foyers de PPA, causant la perte de plus de 1 200 porcs selon les chiffres officiels. Derrière ces chiffres, ce sont des milliers de familles rurales qui voient disparaître leur principale source de revenus et de protéines animales, accentuant la précarité et menaçant la stabilité alimentaire nationale. À l’échelle mondiale, les conséquences sont tout aussi redoutables : la Chine, plus grand producteur porcin, a perdu la moitié de son cheptel en une année lors de la dernière grande épizootie, provoquant une flambée historique des prix de la viande de porc et des pertes économiques estimées à plus de 100 milliards de dollars.
Un enjeu collectif : renforcer la vigilance et la réactivité
C’est dans ce contexte que le ministère des Ressources animales et halieutiques (MIRAH), avec le soutien de la FAO, a organisé à Grand-Bassam un atelier de formation destiné aux vétérinaires et agents de terrain. Objectif : renforcer les capacités locales pour prévenir, détecter et réagir rapidement face aux foyers de PPA, grâce à l’adoption des meilleures pratiques en biosécurité et gestion d’urgence.
Pour Bongon Amy Carine, coordinatrice du projet santé animale à la FAO-Côte d’Ivoire, « seule une vigilance continue et une coordination renforcée des acteurs de terrain peuvent freiner la propagation de la maladie ». Le manuel de gestion des urgences sanitaires, au cœur de l’atelier, a ainsi été présenté comme un guide incontournable pour les professionnels confrontés à la PPA sur le terrain.
Des vétérinaires en première ligne
La Dr Safiana Kaba, coordinatrice du projet pro-dangers sanitaires, représentant la direction des services vétérinaires, insiste : « Un personnel bien formé et bien équipé, c’est la meilleure défense contre les grandes épidémies animales. » En d’autres termes, face à la PPA, chaque vétérinaire formé devient un rempart contre la ruine et l’insécurité alimentaire.
Vers une meilleure résilience du secteur porcin ivoirien
L’atelier de Grand-Bassam s’inscrit dans une stratégie nationale plus large, visant à renforcer la résilience du secteur de l’élevage face aux menaces sanitaires émergentes. L’enjeu est de taille : éviter de nouveaux drames humains et économiques, protéger les petits éleveurs, et garantir l’approvisionnement du pays en viande porcine, denrée essentielle pour des millions de ménages.
À retenir :
- La PPA tue jusqu’à 100 % des porcs infectés et frappe de plein fouet l’économie et la sécurité alimentaire.
- 44 foyers détectés en 2024 en Côte d’Ivoire : l’alerte reste maximale.
- La formation des vétérinaires et l’adoption de bonnes pratiques sont les clés pour limiter la propagation.
- La lutte contre la PPA nécessite une mobilisation de tous les acteurs et une vigilance permanente.