Yaoundé – Le Cameroun franchit une nouvelle étape dans la modernisation de son sous-secteur halieutique avec le lancement officiel du Projet de Promotion de la Pisciculture Continentale (PROFIP). La première session du Comité de pilotage du projet s’est tenue le mardi 16 décembre, sous la présidence du Ministre de l’Élevage, des Pêches et des Industries Animales, Dr Taïga, marquant ainsi l’entrée effective de cette initiative dans sa phase opérationnelle.
Mis en œuvre avec l’appui technique de la Agence japonaise de coopération internationale (JICA), le PROFIP s’inscrit dans la dynamique de renforcement des filières animales et halieutiques voulue par le Gouvernement camerounais, avec un accent particulier sur la pisciculture continentale, considérée comme un levier stratégique de sécurité alimentaire et de création d’emplois.
Un projet quinquennal à vocation nationale, ancré dans les territoires
Le PROFIP est conçu comme un projet de cinq ans, couvrant quatre régions clés du pays : le Centre, le Littoral, l’Ouest et le Sud. Ces zones présentent à la fois un fort potentiel hydrographique et une concentration significative d’initiatives piscicoles, souvent confrontées à des contraintes techniques, organisationnelles et sanitaires.
L’ambition du projet est de structurer une pisciculture continentale moderne, fondée sur des pratiques améliorées, une meilleure maîtrise technique et une organisation plus efficiente des acteurs. À terme, le PROFIP vise à contribuer à l’augmentation durable de la production nationale de poissons, afin de réduire la dépendance aux importations et d’améliorer l’accès des populations à des protéines animales de qualité.
L’expertise japonaise au cœur du dispositif technique
L’originalité du PROFIP repose sur son approche de coopération technique ciblée. Le projet prévoit la mobilisation de sept experts japonais, spécialisés dans les principaux domaines de l’aquaculture : techniques d’élevage, alimentation, gestion sanitaire, amélioration des performances de production, organisation des exploitations et encadrement des producteurs.
Ces experts travailleront en étroite collaboration avec sept homologues camerounais, dans une logique assumée de transfert de compétences. Cette approche vise à renforcer durablement les capacités nationales, afin que les acquis techniques et méthodologiques puissent être pérennisés au-delà de la durée du projet.
« Le PROFIP apporte au Cameroun l’expertise japonaise en pisciculture et en aquaculture, avec un fort accent sur le transfert de compétences au profit des acteurs nationaux », a déclaré le Ministre de l’Élevage, des Pêches et des Industries Animales à l’ouverture des travaux.
Une unité de coordination tournée vers l’appui aux producteurs
L’unité de coordination du projet, basée à Yaoundé, jouera un rôle central dans la mise en œuvre du PROFIP. Elle aura pour mission de guider, orienter, informer et assister les producteurs piscicoles des régions concernées, en lien avec les services techniques déconcentrés du ministère.
Cette organisation vise à rapprocher l’expertise technique des réalités du terrain, en tenant compte des contraintes spécifiques rencontrées par les pisciculteurs : accès aux intrants, maîtrise des techniques d’élevage, gestion des étangs, prévention des maladies, rentabilité économique et intégration dans les marchés locaux.
Un projet inscrit dans la stratégie nationale du MINEPIA
En présidant la première session du Comité de pilotage, le Ministère de l’Élevage, des Pêches et des Industries Animales (MINEPIA) a rappelé que le PROFIP s’inscrit pleinement dans la stratégie nationale de développement des filières animales et halieutiques.
La pisciculture continentale y est identifiée comme un axe prioritaire, capable de contribuer à :
l’amélioration de la production halieutique nationale,
la réduction de la facture des importations de poissons,
la diversification des sources de revenus en milieu rural,
et le renforcement de la sécurité alimentaire et nutritionnelle.
Une coopération Cameroun–Japon saluée par les partenaires
La cérémonie s’est déroulée en présence de l’Ambassadeur du Japon au Cameroun, Minami Kentaro, du Représentant de la JICA, ainsi que de plusieurs partenaires institutionnels et techniques du sous-secteur.
Cette mobilisation témoigne de la solidité de la coopération Cameroun–Japon, reconnue pour son approche pragmatique, orientée vers les résultats et le développement durable des capacités locales.
Pisciculture continentale : des enjeux économiques et alimentaires majeurs
Au-delà des aspects techniques, le PROFIP ambitionne de générer des impacts socio-économiques significatifs. Le développement de la pisciculture continentale est appelé à jouer un rôle croissant dans :
la création d’emplois directs et indirects,
l’amélioration des revenus des pisciculteurs,
le renforcement de la résilience des systèmes alimentaires,
et la lutte contre l’insécurité alimentaire et nutritionnelle.
Dans un contexte marqué par une croissance démographique soutenue et une demande accrue en protéines animales, la pisciculture apparaît comme une solution stratégique, durable et inclusive.
Avec le lancement du PROFIP, le Cameroun pose les jalons d’une pisciculture continentale plus structurée, plus professionnelle et plus durable, adossée à un partenariat technique de haut niveau avec le Japon. Pour la Rédaction d’AfricaVET.com, ce projet illustre l’importance des coopérations internationales ciblées, du renforcement des compétences nationales et de l’intégration des filières aquacoles dans les politiques publiques de sécurité alimentaire et de développement rural.
À retenir
Lancement du Projet de Promotion de la Pisciculture Continentale (PROFIP).
Coopération Cameroun–Japon avec l’appui technique de la JICA.
Projet de 5 ans, couvrant 4 régions du Cameroun.
Accent fort sur le transfert de compétences et l’appui aux producteurs.
Objectifs : production halieutique, sécurité alimentaire, emploi et revenus.
