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Burundi lance son mécanisme national One Health

Le Burundi met en place un mécanisme national One Health pour mieux prévenir et répondre aux menaces épidémiques à l’interface homme–animal–environnement. Porté par les autorités nationales avec l’appui de partenaires techniques (FAO, OMS, UNICEF) et un financement dédié du Pandemic Fund, ce dispositif vise à renforcer la surveillance, les laboratoires et la préparation communautaire sur tout le territoire.

Concrètement, le nouveau mécanisme formalise une gouvernance commune entre les ministères en charge de la santé humaine, de la santé animale et de l’environnement. Il doit permettre d’harmoniser les plans, d’accélérer la prise de décision et de clarifier les responsabilités en cas d’alerte. Pour les Services vétérinaires, c’est un changement de taille : leur rôle passe du simple « fournisseur de données » à un acteur stratégique de la détection précoce, du diagnostic et de la riposte.

Le cœur opérationnel repose sur une surveillance intégrée. Des protocoles communs de collecte et de partage de données seront déployés du niveau communautaire jusqu’au central, avec une boucle de retour d’information vers les éleveurs et les communes. Des ateliers tenus fin août ont posé les bases de ce dispositif de feedback communautaire : l’objectif est de capter plus vite les signaux faibles (mortalités inhabituelles, foyers suspects, rumeurs) et de diffuser, en retour, des messages clairs de prévention et de conduite à tenir.

Le volet laboratoire constitue l’autre pilier. Le projet prévoit le renforcement de la chaîne du froid, des procédures de biosécurité et de la qualité (SOP, traçabilité des prélèvements, maintenance des équipements), ainsi que des formations croisées entre équipes de santé publique, vétérinaires et environnement. À terme, la capacité de confirmer rapidement des maladies prioritaires—qu’elles touchent l’humain, l’animal ou la faune—doit s’améliorer, réduisant les délais entre alerte, prélèvement, résultat et action.

Sur le terrain, l’approche One Health se traduira par des campagnes d’information adaptées aux réalités locales, l’appui aux points d’entrée (marchés, postes vétérinaires, abattoirs), et l’implication structurée des relais communautaires. La communication du risque devient un outil central : elle vise à contrer les fausses informations, rassurer, et orienter vers les bons gestes (biosécurité en élevage, signalement précoce, sécurité alimentaire).

Les impacts attendus sont clairs : une détection plus rapide des événements à l’interface homme–animal, une qualité de diagnostic renforcée, et des décisions plus cohérentes grâce à une gouvernance partagée. Pour les éleveurs comme pour les praticiens, cela signifie moins d’incertitudes, des consignes plus lisibles, et une meilleure protection des moyens d’existence.

Les prochains jalons portent sur la finalisation des plans opérationnels, l’équipement et l’audit des laboratoires, l’organisation d’exercices de simulation, puis l’extension progressive du dispositif communautaire dans les provinces prioritaires. En filigrane, le suivi de la performance (délais de notification, taux de confirmation, temps de réponse) permettra d’ajuster le tir au fur et à mesure.

Avec ce mécanisme, le Burundi franchit une étape décisive : il inscrit la santé animale au cœur d’une politique publique intégrée, où la prévention prime sur la réaction, et où chaque alerte devient l’occasion d’apprendre, de corriger et de protéger durablement la santé des populations comme celle des élevages.

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Malick Kane