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Biosécurité animale : la FAO lance le PMP-TAB, une feuille de route progressive pour sécuriser les filières terrestres

La biosécurité n’est plus un sujet réservé aux laboratoires et aux grands élevages industriels. Face à la multiplication des foyers de maladies animales, à l’intensification des échanges et aux pressions climatiques, elle s’impose désormais comme un pilier de la sécurité sanitaire, de la productivité et de la résilience des systèmes d’élevage.

C’est dans ce contexte que la FAO publie un handbook consacré au Progressive Management Pathway for Terrestrial Animal Biosecurity (FAO-PMP-TAB), un cadre opérationnel qui propose une amélioration graduelle et structurée de la biosécurité dans les chaînes de valeur des animaux terrestres. L’objectif : permettre aux pays et aux acteurs privés de passer, étape par étape, d’un diagnostic partagé des risques à des interventions concrètes, puis à une institutionnalisation durable.

Un cadre qui relie terrain, économie et gouvernance

Le PMP-TAB se distingue par une approche complète : la biosécurité n’est pas seulement une liste de “bonnes pratiques” à la ferme. Elle s’inscrit dans un triptyque :

  • Réformes politiques et législatives : mettre à niveau les textes, clarifier les exigences et les mécanismes de contrôle.
  • Partenariats institutionnels : organiser la coordination entre services publics, filières, laboratoires, collectivités et secteur privé.
  • Initiatives orientées “business” : intégrer des mesures réalistes et rentables pour les opérateurs (producteurs, transporteurs, marchés, abattoirs).

Le message est clair : une biosécurité efficace est celle qui fonctionne dans la vraie vie, avec des moyens limités, des contraintes de marché, et des pratiques parfois hétérogènes le long de la chaîne.

Une méthode en quatre étapes, du diagnostic à la durabilité

Au cœur du handbook, la FAO propose un parcours progressif en quatre étapes, conçu pour aider les pays à avancer à leur rythme, en priorisant les risques et en capitalisant sur les résultats.

1) Diagnostiquer, fédérer, établir une base de référence

Première exigence : obtenir l’adhésion des acteurs et disposer d’une image claire des pratiques et des risques. Cette phase vise à :

  • mobiliser les parties prenantes (public/privé),
  • analyser les risques de biosécurité dans une filière ou zone prioritaire,
  • définir des standards minimaux adaptés au contexte (souvent sous forme de checklists),
  • établir une situation de référence (baseline) pour mesurer les progrès.

2) Co-concevoir et tester des interventions (pilotes)

Plutôt que d’imposer des solutions, le PMP-TAB privilégie la co-création : les acteurs identifient les mesures faisables, les testent et en évaluent les impacts. Objectif : démontrer, preuves à l’appui, ce qui améliore réellement la biosécurité — et à quel coût.

3) Passer à l’échelle

Une fois les interventions validées, la démarche prévoit leur extension progressive :

  • à d’autres zones,
  • à d’autres maillons de la chaîne (transport, marchés, abattoirs),
  • voire à d’autres filières.

Cette étape repose sur la consolidation des capacités (services vétérinaires, contrôle, laboratoires, surveillance, formation) et sur des mécanismes d’accompagnement adaptés.

4) Institutionnaliser : une biosécurité durable et évolutive

Dernier palier : faire de la biosécurité une norme stabilisée, suivie, financée et améliorée en continu. L’enjeu n’est pas seulement d’atteindre un niveau de conformité, mais de construire un système capable de s’adapter à des risques émergents, y compris dans une logique One Health.

Pourquoi c’est stratégique pour les pays africains

Pour de nombreux pays, la difficulté n’est pas de “connaître” la biosécurité, mais de la mettre en œuvre dans des environnements où :

  • les exploitations sont majoritairement de petite taille,
  • les marchés sont fragmentés,
  • les flux d’animaux sont importants,
  • les moyens de contrôle et d’appui sont limités.

Le PMP-TAB apporte ici une valeur ajoutée : il propose une progression pragmatique et mesurable, qui peut soutenir à la fois :

  • la réduction des pertes sanitaires,
  • l’amélioration de la productivité,
  • la crédibilité des filières pour l’export,
  • et la réduction des risques liés aux zoonoses et à l’usage inapproprié des antimicrobiens.

À retenir

  • Le FAO-PMP-TAB est une feuille de route progressive pour améliorer la biosécurité dans les filières animales terrestres.
  • Il combine terrain, économie, réglementation et coordination institutionnelle.
  • Il structure l’action en quatre étapes : diagnostiquer, piloter, passer à l’échelle, institutionnaliser.
  • Son ambition : renforcer durablement la résilience sanitaire des filières et contribuer à une production animale plus sûre et plus durable.
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Malick Kane