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Zimbabwe et Cambodge : un retour concret sur l’investissement contre la RAM

La résistance aux antimicrobiens (RAM), alimentée par l’usage abusif des médicaments dans tous les secteurs, n’est plus une menace silencieuse. Elle est devenue une crise mondiale qui fragilise la santé humaine, nos systèmes alimentaires et l’économie en rendant inefficaces des traitements vitaux. Face à cette crise multisectorielle, l’approche « Une Seule Santé », portée par la Quadripartie (OMS, FAO, WOAH et PNUE), apparaît comme la seule réponse viable.

En Afrique, plusieurs pays ont déjà élaboré des plans d’action nationaux RAM et mis en place des systèmes de surveillance sentinelle, preuve qu’ils sont prêts à agir. Mais sans financement, ces efforts risquent de rester lettre morte.

C’est là qu’intervient le Fonds Fiduciaire Multipartenaires RAM (AMR MPTF), conçu pour transformer l’urgence sanitaire en investissement intelligent.

  • Au Zimbabwe, le MPTF a permis de relancer la production du vaccin bovin BOLVAC, réduisant le recours aux antibiotiques et protégeant l’économie agricole. L’introduction du vaccin contre la typhoïde a, quant à elle, fait chuter l’incidence de la maladie de 1373 à 341 cas pour 100 000 habitants, sauvant des vies et réduisant les dépenses de santé.
Stockage de vaccins en laboratoire au Zimbabwe. (Source : WOAH 24/10/2022)
  • Au Cambodge, le financement a permis de passer d’efforts fragmentés à une gouvernance intégrée : mise en place d’un cadre multisectoriel, formation de plus de 200 vétérinaires provinciaux et 1000 agents communautaires de santé animale (ACSA), et renforcement des laboratoires. Ce soutien a aussi mobilisé des financements supplémentaires via la Banque de développement allemande (KfW).

 Ces exemples démontrent que financer la prévention de la RAM génère un retour économique et sanitaire direct et mesurable. Mais ils rappellent aussi que la volonté politique, sans financement, reste lettre morte. L’objectif mondial est clair, d’ici 2030, au moins 60 % des pays doivent disposer de plans d’action RAM entièrement financés. 

Ne laissons pas ces acquis s’éteindre par manque de moyens. Le MPTF n’est pas seulement un fonds, c’est une plateforme de partenariat qui protège la médecine moderne et l’avenir des générations à venir.

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Mac Juliette Johngwe