La menace de la Peste Porcine Africaine (PPA) n’a jamais été aussi palpable. En Octobre 2025, alors que les experts africains, se réunissaient à Lomé, pour renforcer leur stratégie de lutte, la crise s’est amplifiée ailleurs. Moins de dix jours plus tard, Taiwan a confirmé son tout premier foyer de PPA, déclenchant une alerte internationale. Face à l’urgence le pays interdit l’abattage du porc et limite leur nutrition avec des déchets de cuisine. Cette incidence est donc la preuve spectaculaire que la PPA, déjà endémique en Afrique, ne connaît plus de frontières. Elle met en danger la sécurité alimentaire, les petits éleveurs et l’économie mondiale. Une réponse globale est plus que jamais nécessaire.
Cette alerte venue d’Asie ne fait que souligner la pertinence des discussions menées à Lomé lors de la cinquième session du Groupe Permanent d’Experts sur la PPA pour l’Afrique (SGE). L’objectif était de placer les vaccins et la vaccination au cœur de la lutte tout en gardant une prudence nécessaire. En effet, la PPA a déjà touché plus d’un million de porcs dans 68 pays depuis 2022, et les vaccins actuels ne garantissent pas une protection croisée contre tous les génotypes africains. Le risque de retour à la virulence reste une préoccupation majeure.

Les seules armes réelles fiables et efficaces contre la PPA de nos jours restent le renforcement de la biosécurité, le contrôle strict des mouvements d’animaux, et une surveillance accrue. Les conclusions du SGE n’étaient pas une réponse à Taiwan, mais une anticipation stratégique qui se trouve aujourd’hui validée par la crise asiatique. L’avenir de la filière porcine dépend désormais de notre capacité collective à transformer cette menace globale en une collaboration scientifique sans faille en finançant la recherche rigoureuse pour des vaccins adaptés, tout en maintenant, sans relâche, les mesures de contrôle strictes. La menace est globale, l’alignement de la stratégie l’est désormais.

