
Le 11 novembre 2024, lors du 17e Symposium international sur l’épidémiologie vétérinaire et l’économie (ISVEE17) à Sydney, en Australie, la FAO a présenté son nouveau Cadre stratégique pour l’alerte précoce face aux menaces sanitaires animales. Fernanda Dórea, coordinatrice du projet Alerte précoce et exploration des données à la FAO, a introduit ce cadre en soulignant son importance dans la réponse aux pandémies et le rôle crucial de l’épidémiologie vétérinaire dans la gestion des menaces sanitaires tant animales qu’humaines.
Le développement de ce cadre a suivi une série de réunions et un webinaire de conclusion, guidés par un Groupe consultatif d’experts (EAG) établi après une consultation technique mondiale qui s’est tenue à Rome du 6 au 8 novembre 2023. Lors de cette consultation, des experts internationaux se sont réunis pour identifier les priorités et aborder les lacunes critiques dans les systèmes d’alerte précoce (EWS) pour la santé animale, en particulier en ce qui concerne les maladies animales à fort impact et les zoonoses. Le cadre résultant est conçu pour renforcer la surveillance des risques, l’évaluation, la prévision et la préparation aux niveaux national, régional et mondial.
Aligné avec le Cadre stratégique de la FAO 2022-2031, le Programme prioritaire One Health et le Cadre de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe 2015-2030, le nouveau cadre soutient également les Objectifs de développement durable (ODD), en particulier en matière de résilience face aux catastrophes (ODD 1.5) et de gestion des risques sanitaires mondiaux (ODD 3.D). En définissant des composants techniques clairs, des rôles institutionnels et des responsabilités, il comble les lacunes existantes dans les mécanismes juridiques, institutionnels et de coordination qui freinent souvent l’opérationnalisation des systèmes d’alerte précoce et l’intégration des informations sur les risques dans la prise de décision à tous les niveaux.
Lors d’un webinaire tenu le 24 octobre 2024, les membres de l’EAG ont présenté la structure du cadre, expliquant ses quatre principaux composants adaptés à la santé animale : compréhension et surveillance des risques, surveillance pour la détection précoce, communication et diffusion de l’information, et soutien à la prise de décision lors des menaces sanitaires et des interventions dans les secteurs agricoles. Cette structure flexible permet aux pays d’adapter et de renforcer leurs systèmes d’alerte précoce en fonction de leurs contextes spécifiques.
Agissant comme un document de fixation des objectifs pour améliorer les capacités existantes, le cadre comprend également des outils d’évaluation et des lignes directrices pour sa mise en œuvre, qui seront testés dans certains pays afin d’assurer son adaptabilité et son efficacité. De plus, il contribue au Plan d’action conjoint One Health (OH JPA) en renforçant la capacité nationale d’alerte précoce grâce au développement de politiques, à l’intégration organisationnelle et à une meilleure gestion des données et des preuves.
Ce cadre sera une ressource précieuse pour les autorités nationales responsables de la surveillance et de la gestion des risques associés aux maladies animales infectieuses. Il est particulièrement pertinent pour les décideurs au sein des services vétérinaires qui conçoivent et mettent en œuvre des stratégies pour protéger la santé animale.
Ainsi, il contribuera à réduire les risques sanitaires en fournissant la capacité de générer et de partager des informations exploitables et en temps voulu. Cela permet aux individus, aux communautés et aux organisations confrontés à des dangers potentiels de se préparer et de répondre de manière appropriée, offrant ainsi suffisamment de temps pour minimiser les dommages ou les pertes potentielles.
Ce faisant, le cadre contribuera à renforcer la résilience face aux menaces sanitaires, en particulier les maladies transfrontalières et zoonotiques, qui représentent des risques importants pour les populations animales et humaines. Cela assurera un avenir où les pays pourront mieux anticiper et faire face aux menaces sanitaires dans les systèmes agroalimentaires, contribuant ainsi à améliorer la sécurité alimentaire mondiale, la stabilité environnementale et la santé publique.