Une réunion de concertation de deux jours a débuté lundi dernier à Lomé, réunissant les acteurs locaux impliqués dans la création d’Aires Marines Protégées (AMP) au Togo. Cette initiative, soutenue techniquement et financièrement par le Réseau régional d’Aires Marines Protégées d’Afrique de l’Ouest (RAMPAO), marque le début d’un processus visant à protéger et à restaurer les écosystèmes marins du pays selon le webmagazine sur l’environnement Vert TOGO.
Situé sur la côte ouest-africaine, le Togo abrite une biodiversité marine exceptionnelle qui est menacée par diverses activités humaines telles que la pêche illégale, la pollution et le développement côtier non réglementé. Conscient des enjeux environnementaux et de la nécessité de préserver ces écosystèmes uniques, le gouvernement togolais a décidé de s’engager dans la création d’AMP.
Pour accompagner le Togo dans cette démarche, le RAMPAO a inclus le pays dans son réseau régional d’Aires Marines Protégées. Ce réseau, regroupant plusieurs pays de l’Afrique de l’Ouest, vise à renforcer la coopération et les échanges d’expertise en matière de conservation marine. Grâce au soutien technique et financier du RAMPAO, le Togo pourra bénéficier de l’expérience des autres membres du réseau et mettre en place des politiques et des mesures efficaces pour la protection de ses aires marines.
L’objectif principal de la réunion de concertation est de rassembler les acteurs clés tels que les représentants du gouvernement, les organisations de la société civile, les pêcheurs et les scientifiques, afin de discuter des mesures à prendre pour la création des AMP au Togo. Il s’agira également de définir les zones prioritaires à protéger, les mesures de gestion à mettre en place et les partenariats nécessaires pour assurer la mise en œuvre réussie de ces aires protégées.
Comlan Awougnon, le directeur des affaires administratives et financières du ministère de l’Environnement et des Ressources forestières, représentant son ministre de tutelle, a souligné que le Togo est fortement engagé dans la mise en œuvre des accords internationaux sur l’environnement et considère cette obligation comme l’une de ses priorités nationales.
Il a précisé que plusieurs activités ont été menées afin de permettre au Togo de contribuer à l’effort mondial de préservation de la biodiversité. “Les efforts du pays ont permis de réhabiliter plusieurs aires protégées et de restaurer plusieurs écosystèmes fortement menacés”, a-t-il précisé.
Le Togo est en accord avec la cible 3 de Montréal sur les aires protégées, selon Dr Amah ATUTONU, la Directrice des Ressources Forestières du ministère de l’Environnement. Elle a déclaré que le Togo doit prendre des mesures pour respecter les engagements prescrits dans les différentes conventions, tant au niveau national qu’international, et que les dispositions de la Convention de Montréal sont intégrées dans la politique de conservation de la biodiversité et de protection de l’environnement du pays.
“Avec l’adoption du cadre mondial de la biodiversité de Montréal, la cible 3 prévoit l’extension des Aires protégées terrestres et marines à 30% d’ici 2030. Le Togo s’est engagé à respecter cette cible depuis les négociations de Montréal et a adhéré à la coalition de la haute ambition pour la nature et les peuples”, a-t-elle affirmé.
Elle a ajouté : “Le Togo est en accord avec cette cible et a décidé de prendre des dispositions pour contribuer à la réalisation de la cible des aires protégées marines et terrestres. Déjà, avec l’actualisation de notre stratégie et de notre plan d’action pour la biodiversité, la création d’une aire protégée sera prise en compte dès le départ. L’importance de cette aire marine protégée pour le Togo est qu’elle permettra de conserver la ressource de la biodiversité marine au profit de la population, renforçant ainsi la résilience des communautés face au changement climatique grâce à la protection et à la valorisation de cette ressource.”
La création d’AMP au Togo présente des défis importants, tels que la conciliation des intérêts économiques et environnementaux, ainsi que la sensibilisation des acteurs locaux à l’importance de la conservation marine. Cependant, cela offre également de grandes opportunités en termes de développement durable, de préservation de la biodiversité et de diversification des activités économiques liées à la mer.
La réunion de concertation marquant le début du processus de création d’Aires Marines Protégées au Togo témoigne de l’engagement du pays envers la préservation de ses écosystèmes marins. Avec le soutien du RAMPAO, le Togo est bien parti pour mettre en place des politiques et des mesures efficaces afin de protéger et de restaurer ses aires marines, contribuant ainsi à la conservation de la biodiversité marine dans la région de l’Afrique de l’Ouest.
