L’ONG VSF Suisse marque la Journée internationale de la sécurité sanitaire des aliments avec un don de matériel d’inspection (blouses, tabliers, bottes, charlottes et table d’inspection) à la Direction de l’Élevage et de la pêche.
Célébrée le 7 juin de chaque année, la Journée internationale de la sécurité sanitaire des aliments vise à attirer l’attention et inspirer l’action pour prévenir, détecter et gérer les risques d’origine alimentaire, dans l’optique de contribuer à la sécurité sanitaire des aliments, à la santé humaine, à la prospérité économique, à l’agriculture, à l’accès au marché, au tourisme et au développement durable.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) et l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) s’associent pour promouvoir la Journée internationale de la sécurité sanitaire des aliments, en collaboration avec les États Membres et d’autres organisations comme VSF Suisse. Cette Journée internationale est l’occasion de redoubler d’efforts pour s’assurer de la sécurité sanitaire de nos aliments, d’intégrer la sécurité sanitaire des aliments dans l’ordre du jour public, et de réduire la charge des maladies d’origine alimentaire dans le monde.
Pour marquer ladite journée, l’ONG Vétérinaires Sans Frontières- Suisse (VSF Suisse) a organisé une série d’activités autour de la promotion des chaînes de valeur de viande de petits ruminants sûres et de qualité.
En effet, malgré les efforts de sensibilisation et de formation des acteurs, les défis restent immenses sur le plan de la qualité des denrées alimentaires d’origine animale, notamment la viande. Une grande partie des consommateurs s’approvisionne en viande auprès des acteurs du secteur informel, à savoir les restauratrices de rue, les bouchers ambulants ou des marchés et les rôtisseurs. Ces derniers n’appliquent pas suffisamment les règles d’hygiène requises dans la chaîne alimentaire.
Aussi, la pratique d’abattage clandestin des animaux de boucherie reste très courante dans la ville de Lomé. Cette mauvaise pratique échappe à l’inspection des services vétérinaires. Il faut rappeler que l’inspection sanitaire des animaux de boucherie a un double but : protéger la santé des consommateurs, par le retrait des produits dangereux, et lutter contre les maladies contagieuses du bétail grâce à leur dépistage au moment de l’abattage. Tout animal peut être porteur d’agents infectieux (bactéries, virus) et de parasites potentiellement dangereux pour l’homme. Une transmission est possible par un simple contact (en particulier, lors des manipulations pendant les opérations d’abattage) et, surtout, par la consommation des viandes issues de l’animal.
Ces agents sont susceptibles d’être à l’origine de zoonoses (charbon ou anthrax, tuberculose…) ou de toxi-infections alimentaires comme la salmonellose comme le précise le Dr Géraud Hellow, Directeur-pays de VSF Suisse.
Au regard de ce contexte, VSF-Suisse accompagne les services techniques d’élevage et les acteurs de la filière viande de petits ruminants à travers les projets « Sécurité alimentaire à la base de viande issue de l’entrepreneuriat social (SALVES) » et « Développement économique des acteurs de la filière viande de petits ruminants (DEFi-Viande) » et grâce au cofinancement de la CEDEAO et de la Coopération Suisse. Ainsi, à la suite de l’atelier de renforcement de capacités d’une quinzaine d’agents des services vétérinaires réalisé en mars dernier, VSF-Suisse a fait ce don.
« Je profite de cette occasion pour lancer un pressant appel à tous les acteurs au niveau global et local, de s’intéresser plus et de façon grandissante à la question de la sécurité des aliments en finançant plus, en dotant d’un budget plus important sur cette question parce que si on ne prévient pas en sensibilisant, si on n’intervient pas en mettant une infrastructure de qualité, si on n’intervient pas en donnant des matériels de qualité, on aura toujours des maladies demain (avant-hier c’était Ebola, hier la Covid-19, aujourd’hui c’est la variole de singe). Et chaque fois qu’il y a la maladie, il y aura des dépenses dans les ménages, il y a des dépenses au niveau de la santé qui coûtent très chers au gouvernement », a laissé entendre une fois de plus le Directeur-pays de VSF Suisse, Dr Géraud Hellow en présence de la Directrice générale de l’Office National des Abattoirs et Frigorifiques (ONAF), Dr Hélène Némé Bali.