Lomé, 3–4 juillet 2025 – Une étape historique pour la communication au service du développement rural vient d’être franchie à Lomé. Durant deux jours, des journalistes venus du Sénégal, du Niger, du Nigeria, de la Côte d’Ivoire, du Burkina Faso et du Togo ont posé les jalons d’un réseau ambitieux et inédit : le Réseau des Journalistes pour la Promotion des Systèmes Agro-Sylvo-Pastoraux et Halieutiques en Afrique de l’Ouest et au Sahel (ReJPAPH-AOS).
Soutenu par l’Association ouest-africaine du commerce transfrontalier des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutiques (Aoctah), la CEDEAO et l’Agence Régionale pour l’Agriculture et l’Alimentation (AARA), ce réseau vise à renforcer la voix des médias dans la construction de systèmes alimentaires durables, résilients et porteurs d’emplois pour les jeunes et les femmes rurales.
Une presse proche du terrain
Réunis autour du thème « Systèmes agro-sylvo-pastoraux et halieutiques, leviers du développement économique : rôle et accompagnement des médias », les journalistes ont adopté des textes fondateurs (statuts, règlement intérieur), élu leur bureau et construit un plan stratégique d’actions médiatiques régionales. Objectif : mieux informer, sensibiliser, documenter, et accompagner les dynamiques de transformation agricole et halieutique en Afrique de l’Ouest.
« Ce réseau est né de la nécessité de fédérer les voix journalistiques autour des enjeux agro-pastoraux, halieutiques et forestiers. C’est un levier d’impact pour accompagner les décideurs, renforcer la veille citoyenne, et connecter les médias aux réalités rurales », a expliqué Gilles Potchole, coordonnateur du ReJPAPH-AOS.
Mutualiser au lieu de multiplier
L’initiative repose aussi sur une logique de synergie plutôt que de dispersion, comme le souligne Boris Piaké, responsable du suivi-évaluation à l’Aoctah :
« Nous pensons qu’au lieu de multiplier les structures, il est essentiel de mutualiser les compétences, les initiatives et les engagements. Le ReJPAPH-AOS est une réponse concrète à cette vision collective. »
En renforçant les capacités des journalistes sur les enjeux agricoles, en facilitant les collaborations avec les experts, chercheurs, institutions et producteurs, le réseau entend devenir un acteur-clé de la transformation agricole durable, notamment dans un contexte de changement climatique, de pressions sur les ressources et d’exigences de souveraineté alimentaire.
Pour un journalisme de solutions au service des territoires
Le ReJPAPH-AOS ne se limitera pas à couvrir les faits : il se veut force de proposition, acteur de médiation, et diffuseur de bonnes pratiques. Il encouragera le journalisme de solutions, organisera des formations, des reportages croisés, des productions collaboratives, et assurera une meilleure visibilité aux innovations paysannes et aux efforts des politiques publiques.
Les participants ont déjà formulé plusieurs engagements, parmi lesquels :
- La création d’une plateforme numérique commune pour les productions du réseau ;
- L’organisation annuelle de caravanes médiatiques dans les zones rurales ;
- La production d’émissions thématiques radio et TV en partenariat avec les médias publics et privés ;
- La mise en place d’un fonds de soutien à l’investigation rurale.
Une voix pour l’Afrique rurale
Dans une région confrontée à des défis multiples — insécurité alimentaire, conflits autour des ressources, exode rural, marginalisation des éleveurs et pêcheurs — le ReJPAPH-AOS porte l’espoir d’un renouveau du journalisme rural, ancré dans les réalités locales, mais tourné vers les solutions.
« Ce que nous lançons ici à Lomé, c’est un nouvel espace de parole, d’analyse et d’engagement. Pour que la voix des territoires ruraux ne soit plus un murmure, mais une force audible et respectée dans les arènes décisionnelles », a conclu Gilles Potchole.