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Sénégal : le foirail de Diamaguène Sicap Mbao s’engage dans une modernisation à 1,8 milliard FCFA

Diamniadio – 19 décembre 2025. Le foirail de Diamaguène Sicap Mbao, l’un des principaux points de convergence des flux de bétail dans l’agglomération dakaroise, amorce une nouvelle phase de transformation. Son projet de modernisation a été présenté officiellement ce 19 décembre 2025 à Diamniadio, sous la présidence du Ministre de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Élevage, Dr Mabouba Diagne. Estimé à plus de 1,8 milliard FCFA, le projet, annoncé financé sur fonds propres avec l’appui des autorités, ambitionne de faire du site un espace moderne, sécurisé et conforme aux normes, offrant de meilleures conditions de travail et d’accueil aux acteurs.

Au-delà de l’investissement, l’initiative intervient dans un contexte où le Sénégal cherche à renforcer la compétitivité de ses filières animales et à consolider l’élevage comme levier de souveraineté alimentaire, en articulant infrastructures, gouvernance et services aux opérateurs.

Un site historique, un rôle économique majeur

Créé en 1946 et s’étendant sur 4 hectares, le foirail de Diamaguène Sicap Mbao est présenté comme un pôle stratégique du commerce du bétail. Selon les données communiquées lors de la rencontre, il mobilise 1 145 acteurs permanents et accueille en moyenne 1 500 têtes de bétail par jour, assurant un approvisionnement régulier des abattoirs et des marchés. Le site soutient également des échanges commerciaux à l’échelle sous-régionale, un indicateur de son intégration dans des circuits plus larges que le seul marché urbain.

Ces chiffres traduisent l’importance du foirail comme infrastructure de régulation : il structure les flux, réduit les ruptures d’approvisionnement et constitue un point de passage clé entre zones de production, corridors commerciaux et débouchés urbains.

Moderniser pour sécuriser, organiser et rendre conforme

Le projet vise à transformer un espace historiquement central mais soumis à des contraintes opérationnelles en une plateforme répondant davantage aux standards actuels de gestion des marchés à bétail. Les objectifs annoncés portent sur trois dimensions : modernité, sécurisation et mise aux normes.

Sur un foirail à forte densité et à forte rotation, la modernisation répond généralement à plusieurs besoins concrets : amélioration de la circulation interne, meilleure organisation des zones de transaction et de stationnement, renforcement des dispositifs d’hygiène, gestion plus structurée des déchets, et sécurisation du site. Pour les acteurs, ces changements se traduisent, en principe, par une réduction de la congestion, des pertes et des risques, tout en améliorant la qualité du service rendu.

Autre élément mis en avant : le projet a été élaboré de manière participative, en intégrant les contributions des parties prenantes. Cette dimension, fréquemment citée dans les réformes de marchés à bétail, est souvent déterminante : elle conditionne l’acceptabilité des nouvelles règles et la capacité des acteurs à s’approprier les évolutions.

Ressources organiques : l’économie circulaire s’invite dans la réforme des marchés

La rencontre a également été l’occasion de souligner l’enjeu de la valorisation des ressources organiques, dans le cadre du Programme national de santé des sols, conduit avec l’ISRA/INP et des partenaires, dont la SOGAS. Le message : moderniser les infrastructures ne doit pas se limiter à l’aspect bâti ; cela doit aussi intégrer la gestion des sous-produits, notamment organiques, dans une logique d’agriculture durable et d’économie circulaire.

Dans un foirail, la question est centrale. Les déjections et résidus organiques, lorsqu’ils ne sont pas gérés, deviennent un facteur de nuisance et de risque sanitaire. À l’inverse, une valorisation structurée (collecte, compostage, transformation en amendements) peut créer une valeur économique et contribuer à améliorer la fertilité des sols, particulièrement dans des systèmes agricoles où l’accès aux amendements organiques de qualité reste un défi.

Gouvernance et calendrier : la première pierre annoncée

Au terme de la présentation, les participants ont salué la dynamique impulsée, selon les éléments rapportés, et le Ministre a réitéré un appel à l’unité autour du chantier. Il a surtout annoncé la pose prochaine de la première pierre, étape attendue pour matérialiser le démarrage effectif des travaux.

Pour les acteurs du marché, ce signal est important. Les projets d’infrastructures, particulièrement dans des espaces à forte activité quotidienne, reposent sur un phasage clair, une gouvernance lisible et une continuité du service pendant les travaux. Les modalités opérationnelles (maintien des activités, sécurité du site, règles transitoires) seront donc un point d’attention au cours de la phase de mise en œuvre.

RENAM/BSL : une concertation nationale sur les marchés à bétail

En parallèle, une séance de travail a réuni le Réseau national des marchés à bétail du Sénégal (RENAM/BSL) et les représentants des 14 régions. L’objectif annoncé : faire un diagnostic partagé des défis des marchés à bétail et identifier des réponses autour de trois axes structurants :

  • Formation : professionnalisation des acteurs, gestion, hygiène, sécurité, pratiques commerciales ;
  • Formalisation : règles d’accès, statuts, traçabilité, organisation des acteurs, articulation avec les collectivités ;
  • Financement : investissements, maintenance, mécanismes de services, modèles économiques des marchés.

La discussion a accordé une attention particulière aux jeunes, ainsi qu’aux enjeux d’alimentation, de santé animale et de sécurité. Une Journée nationale de réflexion est annoncée d’ici février pour approfondir les solutions envisagées.

Cette démarche est notable : elle suggère une volonté d’aller au-delà d’un projet unique pour structurer une réponse plus large sur la gouvernance des marchés à bétail à l’échelle nationale.

Ce que la modernisation peut changer pour la filière

Pour un média spécialisé, la portée du projet se mesure à ses effets attendus sur la chaîne de valeur “bétail–viande” :

  1. Santé animale et maîtrise des risques
    Un foirail modernisé peut renforcer l’application de mesures d’hygiène et de biosécurité, faciliter l’organisation des inspections, et améliorer la gestion des situations à risque (animaux suspects, isolement, contrôle des flux).
  2. Compétitivité et fluidité des échanges
    Meilleure organisation des espaces, réduction des congestions, amélioration de l’accueil, et optimisation de la logistique d’approvisionnement des abattoirs.
  3. Gouvernance et transparence
    Des règles plus claires, une gestion sécurisée et une formalisation progressive peuvent réduire les frictions et accroître la confiance entre acteurs.
  4. Durabilité et économie circulaire
    La valorisation des ressources organiques peut transformer un passif (déchets) en opportunité (amendements) et renforcer le lien élevage–agriculture.

Avec un investissement annoncé de plus de 1,8 milliard FCFA, la modernisation du foirail de Diamaguène Sicap Mbao apparaît comme une opération structurante pour l’économie de l’élevage dans la région dakaroise. En parallèle, la concertation initiée avec le RENAM/BSL et les 14 régions autour des axes Formation–Formalisation–Financement signale une volonté de traiter les défis des marchés à bétail de manière plus systémique.

Pour l’État, le message est clair : moderniser les infrastructures et renforcer la compétitivité des filières animales afin de faire de l’élevage un pilier opérationnel de la souveraineté alimentaire.

Source : MASAE, 2025

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Malick Kane