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Clavelée Ovine et Caprine : Quand l’Europe Agit, l’Afrique Devrait Écouter

En octobre 2025, le Royaume-Uni a imposé un embargo strict sur certaines importations serbes (cuirs, peaux, foin), suite à la confirmation de la Clavelée Ovine et Caprine (COCP). Cette maladie virale hautement contagieuse, causée par un capripoxvirus, affecte principalement les moutons et les chèvres. Elle provoque de fortes fièvres, lésions cutanées, écoulements, et une morbidité importante, pouvant entraîner des pertes économiques sévères. Elle est souvent confondue avec la Peste des Petits Ruminants (PPR) en Afrique en raison de similitudes cliniques, mais elle est d’étiologie différente.

La réaction rapide du Royaume-Uni, fondée sur une seule épidémie, envoie un message clair : la santé animale est désormais indissociable des dynamiques du commerce international. Pour les pays africains, où les petits ruminants constituent une ressource économique vitale, cet épisode serbe offre une leçon précieuse. Il illustre à quel point une maladie animale peut brutalement fermer l’accès aux marchés internationaux, réduisant à néant des années de progrès commerciaux. La biosécurité n’est plus un enjeu local, elle est devenue une exigence centrale dans les relations commerciales mondiales. Sans système vétérinaire robuste, sans contrôle rigoureux des mouvements d’animaux, et sans capacité de réaction rapide face aux menaces épidémiques, les pays producteurs risquent l’isolement économique.

L’Union européenne, a optée pour une approche ciblée, restreignant uniquement les produits à haut risque de transmission virale tels que les peaux non traitées ou le foin. Cette stratégie différenciée met en lumière l’importance de disposer de systèmes de certification, de traitement et de contrôle vétérinaire alignés sur les standards de l’Organisation Mondiale de la Santé Animale (OMSA).

Pour les pays africains, qui exportent des produits sensibles comme les peaux de chèvres ou de moutons, le respect de ces normes est non négociable. Sans conformité, ces produits pourraient faire l’objet de restrictions similaires, compromettant les revenus de milliers d’éleveurs et transformateurs locaux. Face à cette réalité, la réponse africaine doit être proactive. L’exemple serbe doit être un levier stratégique pour renforcer la surveillance de la COCP. Cela implique : l’amélioration du diagnostic rapide, la formation des vétérinaires, la sensibilisation des éleveurs à la déclaration précoce des cas et l’harmonisation des protocoles d’exportation.

En capitalisant sur l’expérience africaine en gestion d’épizooties, les pays du continent peuvent non seulement mieux protéger leur cheptel, mais aussi asseoir leur compétitivité sur les marchés internationaux, où la traçabilité et la rigueur sanitaire deviennent des atouts commerciaux décisifs.

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Mac Juliette Johngwe