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Tabaski 2025 : le Sénégal renforce ses liens avec le Mali pour sécuriser l’approvisionnement en moutons et soutenir la filière pastorale

À l’approche de la Tabaski, le Sénégal redouble d’efforts pour garantir un approvisionnement suffisant en moutons, un enjeu non seulement religieux et social, mais aussi économique. En ligne de mire : le Mali, désormais partenaire incontournable d’une filière pastorale au cœur des dynamiques de sécurité alimentaire et de résilience rurale.

Le mouton de Tabaski, au-delà de sa dimension symbolique, est un baromètre économique et social dans une région où l’élevage représente bien plus qu’une activité traditionnelle. Dans le Sahel, ce secteur constitue une source majeure de revenus pour des millions d’éleveurs, contribue à l’emploi rural, et joue un rôle crucial dans la sécurité alimentaire. C’est dans ce contexte que le Sénégal, anticipant la forte demande de la Tabaski, mise sur une coopération transfrontalière renforcée avec ses voisins, en particulier le Mali.

Une délégation officielle sénégalaise, conduite par le Dr Alpha Ba, Secrétaire d’État aux Coopératives et à l’Encadrement Paysan, s’est récemment rendue à Bamako pour consolider les accords logistiques, sanitaires et commerciaux. L’ambassadeur du Sénégal au Mali, le gouverneur de Tambacounda et le directeur national de l’élevage accompagnaient cette mission stratégique. L’objectif : assurer un acheminement fluide, sécurisé et anticipé des moutons vers les marchés sénégalais, en facilitant la mobilité animale, essentielle au fonctionnement des systèmes pastoraux sahéliens.

Le Mali représente aujourd’hui le premier fournisseur extérieur du Sénégal, avec près de 110 000 têtes importées en 2024, soit 37 % du volume total. Sur une demande nationale estimée à 830 000 moutons, dont 260 000 pour la seule région de Dakar, le Sénégal prévoit d’en importer 250 000 cette année, majoritairement depuis le territoire malien.

Mais au-delà de la réponse conjoncturelle à la Tabaski, cette démarche traduit une volonté politique plus large : valoriser l’élevage comme moteur de développement économique. En structurant les filières, en sécurisant les corridors pastoraux et en protégeant les acteurs de la base – éleveurs, commerçants, transporteurs – le Sénégal et le Mali investissent dans la stabilité et la durabilité de l’économie pastorale sahélienne.

Cette coopération illustre également une approche intégrée du pastoralisme, qui ne se limite pas au commerce d’animaux mais intègre les dimensions vétérinaire, sociale, logistique et sécuritaire. Dans une région exposée aux aléas climatiques, aux tensions sécuritaires et aux chocs économiques, l’élevage mobile reste l’un des piliers les plus adaptatifs pour nourrir les populations, préserver les moyens de subsistance et maintenir les équilibres territoriaux.

À travers cette alliance renouvelée avec le Mali, le Sénégal affirme sa vision : faire de l’élevage un levier stratégique, à la fois pour répondre aux attentes de ses citoyens en période de Tabaski, et pour bâtir une souveraineté alimentaire solide, ancrée dans les savoirs et les réalités pastorales africaines.

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Malick Kane